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Les surdoués sont-ils nécessairement asociaux ?

Les surdoués sont-ils nécessairement asociaux ?

Tous les surdoués ne sont pas asociaux. Ce serait abusif de les mettre tous dans le même panier.

Un enfant surdoué ne naît pas asocial. En revanche, il peut le devenir au fil du temps et développer jusqu’à une phobie sociale. Tout dépend de l’environnement dans lequel il a évolué et/ou continue d’évoluer et de ses expériences vécues au contact des autres.

Ses parents et son entourage familial vont être le premier “système” que l’enfant surdoué va expérimenter. Il peut avoir été très bien accueilli et respecté dans ses différences tout comme il peut avoir été rejeté, car trop ci, trop ça, trop tout et perçu comme un enfant difficile ou à problèmes.

Si l’enfant n’a pas été compris, écouté, reconnu, validé, encouragé, aimé pour qui il était, il risque d’avoir rapidement développé une estime de lui-même fragile et de souffrir d’un sentiment de rejet voire d’exclusion. Il va tirer des conclusions sur lui-même et sur les autres qui vont devenir des croyances (“je suis bizarre, je ne suis pas comme les autres, je ne suis pas accepté, je ne suis pas aimé/aimable”, etc.) puis des règles de vie.

Ce processus sera renforcé à l’école où l’enfant va rencontrer des difficultés à se lier à ses camarades. Ayant développé une vigilance voire une méfiance envers les autres dont il a peur du regard et du jugement, et outre ses spécificités de surdoué, il va se mettre spontanément en retrait et favoriser ce qu’il craint le plus : le rejet. Certains iront même jusqu’à se faire harceler, ce qui laissera sur eux une marque au fer rouge.

Certains enfants ayant reçu de l’amour et de l’attention bienveillante de leurs parents peuvent également vivre un sentiment de décalage et de rejet du fait de leurs différences de fonctionnement général. Venant d’une famille dans laquelle tout se passe pourtant bien, le contraste avec la rudesse de l’école peut être aussi d’une grande violence pour ces enfants hypersensibles par nature.

Le passage à l’école va donc être assez déterminant à un âge où l’on se construit et où l’on a tant besoin de conformité.

Quoiqu’il en soit, le décalage, réel, ne passe pas inaperçu. L’histoire se poursuit au-delà de l’école dans la vie professionnelle et sociale en général. Face aux normes, il peut facilement conduire au rejet. Rejet qui induit un inévitable manque de confiance en soi.

Le phénomène peut donc aboutir à un cercle vicieux dans lequel les surdoués vont s’exclure d’eux-mêmes et se retirer autant que possible des interactions afin de se protéger et de maintenir un semblant d’écologie interne. Cette attitude les renforcera alors dans plus d’isolement. Ils pourront également se “retirer” pour combler l’ennui du quotidien et s’enfuir dans leur monde imaginaire, plus intéressant, plus riche, plus satisfaisant. Les deux ne s’excluant pas.

Au-delà de ces considérations, certains ont jeté l’éponge et se réfugient dans leur monde intérieur, seul havre de paix qui leur reste.

D’autres surdoués auront un parcours différent bien évidemment. Ils auront pu se déployer et expérimenter une vie sociale satisfaisante pour eux-mêmes. Avec ou sans faux self.

Ce qui est si regrettable est que ceux qui sont devenus asociaux sont, comme tous les autres surdoués, des êtres dont le besoin de connexion profonde est particulièrement fort. La souffrance n’en est que plus grande.

Crédit photo : Pixabay