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Comment peut-on empêcher d’être blessé(e) émotionnellement ?

Comment peut-on empêcher d'être blessé(e) émotionnellement ?

Les émotions sont messagères de quelque chose qui ne va pas et s’en débarrasser ne me semble pas être une solution. Que l’on soit hypersensible ou non. Elles sont là pour nous apprendre à corriger quelque chose. Les écouter et les prendre en compte est indispensable.

Penser pouvoir arrêter d’être touché est à mon avis un leurre et n’aurait aucun sens. Arrêter tout simplement d’être blessé me paraît difficile mais l’être moins, oui. Il n’existe aucune recette “miracle” malheureusement.

Pour cela, il me semble falloir agir à différents niveaux :

  • Prévenir plutôt que guérir. Bien se connaître déjà et s’accepter en tant qu’être sensible, accepter cette sensibilité voire cette vulnérabilité parfois, identifier les sources de mal-être potentielles (situations, personnes, etc) très concrètement, tout contexte vous mettant à risque mais sans opportunité de croissance ou développement derrière, travailler sur ses blessures fondamentales à l’origine de nombreuses réactions émotionnelles disproportionnées (abandon, trahison, rejet, humiliation, injustice notamment), adopter des croyances plus aidantes, comprendre et intégrer que non, les autres ne fonctionnent pas comme nous et qu’ils ont des modes et des codes de conduite différents des nôtres mais légitimes…

  • Se créer sa propre trousse de secours pour mieux gérer dans l’instant. C’est à dire avoir sous la main la possibilité de faire basculer rapidement l’état émotionnel négatif et déstabilisant vers un état plus neutre voire revigorant. Cela peut-être mille choses : des musiques réconfortantes et apaisantes, des vidéos ou photos inspirantes, des lettres ou mots aimants écrits de proches, des applications de relaxation, de respiration ou méditation, des outils de communication type CNV (Communication Non Violente) pour pouvoir s’autoriser à exprimer ce que l’on ressent sans être agressif et sans se trahir, et identifier tout ce qui peut soulager immédiatement (une marche, parler à une personne de confiance, un bain parfumé peu importe, ce qui vous fait du bien instantanément)…

  • Savoir relativiser en se posant certaines questions : Est-ce grave ? Est-ce définitif ? Sur quelle blessure cela appuie-t-il chez moi ? Est-ce justifié ? Comment puis-je remettre les choses en perspective dès maintenant ? Est-ce que cela est vrai ou appartient à l’autre ? Etc.

  • Savoir trier les informations pour comprendre de quoi relève la blessure avec le plus d’objectivité possible. “Je suis blessé(e), je le reconnais et l’admets, cette réaction m’appartient même s’il y a une source extérieure qui l’a déclenchée”. “Je m’en occupe et je la traite”. Se demander quels sont les besoins derrière la blessure qui ne sont pas satisfaits (et on revient là à la prévention en identifiant ses besoins et en faisant ce que l’on peut mettre en oeuvre pour s’en occuper soi-même autant que possible).

  • S’entourer de personnes bienveillantes et sensibles également aidera à se protéger naturellement. Le monde est vaste et il y a beaucoup de personnes bienveillantes alentour, il faut s’en rapprocher pour pouvoir évoluer dans un environnement le plus sécurisant possible.

  • Se faire aider par un professionnel si les réactions émotionnelles sont trop récurrentes et/ou perturbatrices d’équilibre. Il est possible de travailler le “terrain” de la sensibilité avec différentes techniques et approches (énergétiques, hypnose, travail conscient sur les blessures en thérapie, etc) comme il est possible de se diriger vers des approches de type méditation, relaxation, contemplation. Ce n’est pas une liste exhaustive. Nous sommes chacun plus réceptif à certaines méthodes qu’à d’autres.

  • Pratiquer l’auto-bienveillance en acceptant sa vulnérabilité tout en développant son assertivité et sa capacité à s’affirmer et mettre des limites (avant, pendant ou a posteriori) et pratiquer l’acceptation de l’autre également, cet autre si différent de nous.

Il s’agit de “composer” à mon sens avec cette sensibilité, apprendre à bien vivre avec, à l’aimer aussi pour tous les trésors et ressources qu’elle contient.

Ne pas se battre contre mais plutôt l’”embrasser”, l’accueillir.

Et se protéger aussi efficacement qu’on le peut.

C’est possible, ce n’est pas une fatalité.

Crédit photo : Pixabay