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Comment savoir que l’on s’aime ?

Comment savoir que l'on s'aime ?

En effet, à quoi savoir si l’on s’aime soi-même ? À quoi se référer ? Et sur quoi s’appuyer ?

On dit dans tous ces livres de développement personnel ou même certains ouvrages à caractère spirituel, qu’il faut s’aimer soi-même, que c’est la base de tout. Mais personne ne dit comment, vraiment.

“Il faut que vous vous aimiez”…Oui, mais ça commence par quoi ? Et on s’y prend comment si ce n’est pas le cas ?

Alors comment mesurer l’amour de soi ?

Voici mon point de vue. Je ne m’appuie que sur mes réflexions personnelles, teintées de professionnelles, en tout cas, je ne citerai personne comme source.

Ce que l’amour de soi n’est pas

  • être égoïste, auto-centré(e) et individualiste
  • prendre le pouvoir ou tenter de le prendre sur autrui
  • être dans une quête narcissique qui cherche la (re)valorisation permanente
  • se trouver parfait(e) ou viser la perfection en s’épuisant
  • avoir bonne conscience et c’est tout
  • une attitude ou état d’esprit du type : “après moi, le déluge”
  • contrôler autrui pour se rassurer sur soi-même
  • un égo fort
  • la vanité ou la prétention

Dans une certaine culture, s’aimer soi-même est mal considéré. Il faut d’abord aimer les autres, voire se sacrifier. Dans cette même culture, l’on dit des choses très paradoxales, d’ailleurs. Comme : “Charité bien ordonnée commence par soi-même”. Les esprits sont de fait un peu embrouillés.

Pour s’aimer soi-même, cela demande du temps, de l’énergie et du focus, comme pour tout ce pourquoi nous souhaitons avoir des résultats. Cela demande un travail sur soi, de l’introspection, du discernement, de la bonne volonté, et cela demande aussi d’abandonner, de laisser au vestiaire une enveloppe qui ne nous appartient pas/plus (le faux self). Cela demande d’être flexible, de pouvoir changer de point de vue, de croyances, de transformer les injonctions limitantes en discours aidant, cela demande des efforts, oui.

On ne passe pas du “Je ne m’aime pas” ou même “je me déteste” à “je m’aime” ou plutôt “je sais qui je suis et je m’accepte” du jour au lendemain. Il y a des choses à détricoter puis à retricoter. C’est un travail que l’on peut faire seul(e) ou accompagné(e). Tout dépend du contexte de chacun(e).

Pour en revenir à la question de départ, voici ce qu’est pour moi l’amour de soi :

  • une bonne connaissance de soi-même (sans complaisance)
  • une auto-bienveillance (bras dessus, bras dessous avec soi-même)
  • une conscience de ses talents, ressources et qualités et une capacité à les exprimer et exploiter dans tous les domaines de sa vie
  • une acceptation de ses parties plus sombres, de ses défauts (sans complaisance)
  • un respect de soi, de ses valeurs personnelles et de ses besoins profonds et leur mise en œuvre
  • une capacité à s’affirmer et à s’exprimer sans honte ni culpabilité, à être dans l’assertivité, savoir dire non, savoir se protéger, savoir demander, savoir mettre ses limites à ce qui est convenable ou non pour soi
  • être son propre parent bienveillant et bienfaisant, savoir se prendre en charge et être autonome en tant qu’adulte
  • avoir des projets de vie personnels (entre autres projets)
  • un respect de l’autre, des autres
  • admettre ses propres limites, sa vulnérabilité, son imperfection, son “humanité”
  • prendre la responsabilité de sa vie, en capitaine de son navire
  • savoir accueillir ses hauts et ses bas sans se juger sévèrement
  • savoir s’auto-féliciter comme être dans la gratitude
  • savoir être seul(e) et bien avec soi-même
  • prendre soin de soi à tous niveaux

C’est donc :

  • combattre l’auto-dénigrement et porter un regard sur soi différent et bienveillant
  • écouter ses besoins profonds (pas ses désirs ou envies)
  • négocier avec le “juge intérieur” et toutes ses autres voix
  • mettre en place des instruments de mesure de progression
  • prendre sa place, légitime, dans ce monde
  • accepter l’imperfection de soi, des autres et du monde
  • gérer les conduites auto-destructrices s’il y en a
  • lâcher-prise sur les pressions et injonctions ambiantes
  • s’autoriser à être différent(e)
  • s’autoriser à changer des choses pour coller à soi-même et être “congruent”
  • s’autoriser à vivre selon son propre rythme ou tempo
  • se donner les moyens de changer
  • assumer les conséquences d’un tel changement pour soi-même comme pour l’entourage
  • arrêter finalement de se trahir
  • apprendre parfois à faire autrement

Quand je sais que je m’aime, je salue ce que je suis sans complaisance mais avec gratitude, je me permets d’être moi, indépendamment du regard des autres, je réponds à mes besoins fondamentaux, je gère les détours émotionnels que la vie me réserve, j’ai des rêves et je les poursuis, je ne les abandonne pas parce qu’on m’a dit que…, je me donne des autorisations seul(e), je suis ma ligne et mon cap parce que cela fait sens avec mes valeurs et qui je suis, je me respecte autant que je peux, le tout sans porter ombrage ou nuire à autrui, je prends ma place et j’en suis bien. Parfois même fièr(e). Et c’est bon.

Crédit photo : Pixabay