De mon point de vue, tout commence par une très bonne connaissance de soi. C’est à dire identifier, dans tous les domaines, ce à quoi nous sommes hypersensibles, pour avoir les idées extrêmement claires sur le sujet. Bien sûr, encore une fois, c’est un vécu subjectif. Mais peu importe. Le ressenti est ce qui doit constituer la base.

Un hypersensible, même s’il partage avec un autre hypersensible de nombreuses caractéristiques communes, reste néanmoins un individu avec des réactions et des besoins spécifiques.

Vous pouvez donc repérer, pour cela, les facteurs qui vont aggraver vos signes de surcharge sensorielle et émotionnelle (ex : stress, fatigue, foule, dispute, environnement bruyant, surcharge de travail, personnes toxiques, maladie etc) sachant que les combinaisons de ces facteurs auront tendance à amplifier le problème.

De la même manière, vous pouvez repérer toutes ces choses qui améliorent votre condition (ex : s’isoler, le silence, les lumières douces, le yoga, le calme, la nature, le sommeil, la musique douce, la lecture, limiter ou supprimer l’exposition sociale, faire des exercices de respiration, méditer ou contempler etc) et qui vont vous permettre de vous ressourcer et de vous recharger. C’est à chacun de trouver la meilleure façon de nourrir ses besoins.

Il y a donc une partie mécanique, qui consiste à se couper physiquement des sources de sur-stimulation provoquant la surcharge sensorielle ou émotionnelle.

En ce qui concerne, la surcharge empathique, plus délicate à appréhender, il s’agit de garder des distances saines entre soi et les autres. Il est nécessaire aux hypersensibles, encore plus que les autres, de savoir repérer les personnes toxiques pour soi de manière à s’en écarter physiquement autant que possible, de savoir s’entourer de personnes bienveillantes, hypersensibles ou non mais dont l’énergie vous est positive ou au pire neutre. Cela implique alors de faire un petit nettoyage dans son entourage, si besoin est.

Si l’on ne peut pas éviter le contact avec ces personnes toxiques, des exercices d’ancrage, d’enracinement et des visualisations de “bulle de protection” sont aidants pour ne pas être ou moins être “contaminé(e)” par les énergies négatives ambiantes. Par ailleurs, on peut faire un travail de tri sur ses émotions en se demandant si elles nous appartiennent ou si elles appartiennent à l’autre. Bien évidemment, il faudra apprendre à mettre des limites, à dire stop, non, sans culpabiliser, dans le respect de vos besoins spécifiques et développer son assertivité.

Enfin, on prendra soin de son corps : on évitera au maximum tous les produits excitants, la sur-alimentation ou une alimentation déséquilibrée, les drogues et autres psychotropes. On sera vigilant sur la qualité et la durée du sommeil, on boira beaucoup d’eau, on apprendra à bien respirer.

Finalement, on s’écoutera sans se dire que l’on est bizarre de manière à respecter au plus près ses besoins. On choisira les lieux et personnes qui nous font du bien avec une priorité absolue. On sélectionnera les informations qui pénètrent notre cerveau et les choses qui pénètrent notre corps avec attention et conscience. On tâchera de choisir une activité professionnelle en accord avec ses besoins et ses valeurs, dans un environnement propice.

On décidera aussi d’arrêter de vouloir sauver tous les autres, le monde, l’univers, simplement parce que ce n’est pas dans nos moyens et nous ne pouvons pas nous le permettre. On fera tout pour ne plus se sentir responsable du karma des autres, qui ont leur propre chemin à suivre.

Et pour tous ceux dont l’intuition et les perceptions extra-sensorielles se mêlent à l’hypersensibilité, on s’ancrera au maximum dans la matière, on redescendra dans le corps le plus possible. On adoptera davantage une posture de témoin ou d’observateur.

Cette liste de suggestions n’est, bien sûr, pas exhaustive mais elle dresse les grandes lignes de ce que l’on peut faire pour gérer au mieux son hypersensibilité et elle peut vous donner quelques pistes sur lesquelles agir dès maintenant.

L’hypersensibilité n’est pas simple à vivre au jour le jour mais ne constitue pas nécessairement un fardeau, dès lors que l’on identifie et accepte ses spécificités puis que l’on met tout en oeuvre pour poser des filtres sur ce système nerveux si particulier.

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